Une planète aussi réelle qu’imaginée, une nature aussi belle que menaçante. La photographe Sarah Blard nous ouvre les portes d’un monde que l’on croyait connaître mais que l’on redécouvre à travers son regard et sa sensibilité. Ses « itinéraires imaginaires » sont à découvrir au passage Pellieux, à Beaugency, jusqu’au 11 novembre.
Ils nous entraînent parfois au bout du monde, en Indonésie par exemple, face au volcan Agung, à Bali, dont les fumerolles annoncent un danger gigantesque et tout proche. Elle est « intense », cette nature à laquelle se frotte la photographe. Elle sort parfois d’un songe comme cette image trouble du Taj Mahal. Elle est aussi puissante que fragile : les blocs de glace qu’elle croise alors qu’ils dérivent au large de l’Islande en attestent. La terre change, souffre, elle semble même entamer avec Sarah une conversation dont les échos parviennent jusqu’à nous.
L’artiste a beaucoup voyagé : elle s’est « retrouvée » dans le lointain, sur les chemins de traverse à l’écart des circuits touristiques. Elle a perçu sur son parcours un mystère qu’elle partage désormais, qu’elle capte sur son argentique et nous transmet avec bonheur. La frontière entre les mondes réels et imaginaires est si ténue : c’est que là se tient l’artiste, quelque part entre le visible et l’invisible…
Il n’est peut-être pas nécessairement besoin, cependant, de partir aussi loin pour saisir les contrastes et les couleurs de la vie. Sarah Blard a grandi à Beaugency avant de parcourir le monde et de s’installer à Paris. Elle revient aujourd’hui sur ses pas, à la source, et plusieurs photographies illustrent ces retrouvailles : sur le pont qui traverse la Loire notamment, des silhouettes rappellent qu’ici aussi, l’homme et la nature cohabitent, partageant leur espace, leurs forces et leurs faiblesses.
Une exposition à voir absolument, d’autant que l’entrée est libre et gratuite et que vous aurez de grandes chances d’y croiser la photographe.
Galerie passage Pellieux : 27, rue de la cordonnerie à Beaugency.