Face aux outils numériques, nombreux sont ceux qui rencontrent des difficultés pour accéder à leurs droits et aux services publics : on parle de 20% de la population. À la demande du Conseil régional du Centre-Val de Loire, une démarche est entreprise pour repérer les actions de médiation numérique menées dans chaque bassin de vie, susciter des partenariats et inventer de nouvelles initiatives.
C’est ainsi que, vendredi 17 janvier, à l’Agora à Beaugency, plusieurs acteurs locaux du numérique se sont réunis, afin de faire le point sur l’offre de service de médiation numérique existante ainsi que les projets en cours sur la communauté de communes des Terres du Val de Loire, puis d’imaginer comment l’ensemble des personnes en difficulté avec les outils numériques pourraient être accompagnées.
Cette action permettra d’analyser les besoins réels des territoires et de rendre plus cohérentes et lisibles les politiques régionales au niveau du numérique. Un consortium d’acteurs est réuni pour mener cette démarche à bien : la région Centre-Val de Loire, le CRIJ, la Ligue de l’enseignement, le Mouvement associatif, et le GIP Recia. Ce jour-là, à l’Agora, se sont donc retrouvés des représentants du CRIJ, du CCAS de Meung-sur-Loire, du CLIC de Beaugency, de l’Agenda 21 Mareau-Mézières, de l’agence Adequat de Beaugency, de la lecture publique – médiathèques intercommunales, du Pôle emploi Orléans ouest, du Service jeunesse, du Point accueil jeunes, du Pôle solidarité et du Point emploi de Beaugency, de l’espace Libres savoirs du Greta, du Mouvement associatif et de la Ville de Chaingy.
« Beaucoup d’arnaques sur Internet »
Ils ont été accueillis par le maire, David Faucon, qui a estimé qu’entre ces acteurs multiples, il fallait « faire attention à ne pas se marcher sur les pieds ! » Pour lui, « les portes à l’accès du numérique sont ouvertes à l’Agora ou à la médiathèque. Il faut le développer pour la CAF ou les impôts… Mais, jusqu’à quel point faut-il accompagner un habitant quand l’objectif est de le rendre autonome ? »
Thierry Ferret, le directeur du CRIJ, a expliqué qu’une autre réunion se tiendra prochainement. Il rejoint l’avis de Ludovic Plotard, le directeur du Pôle solidarité, sur le manque de formation. « Pour certaines personnes, ajoute-t-il, ce n’est pas facile de pousser les portes de bâtiments comme l’Agora. Je vais comparer Internet à la rue pour des enfants qui sont sous la responsabilité des parents : c’est bien, il y a plein de choses à découvrir mais il y a des dangers comme les voitures qui passent. Tout ce qui est posté restera toujours et, si c’est une image péjorative de soi, cela peut avoir des impacts sur la vie professionnelle. Sur Internet, il y a beaucoup d’arnaques, et, pour les jeunes, il y a des menaces dans les applications comme TikTok ou Snapchat et Instagram. »
Halima Benkada, conseillère en insertion professionnelle et informatrice jeunesse à Beaugency, a précisé que les services devaient « accompagner de plus en plus de personnes mais on prend de plus en plus de temps pour chacun en raison du nombre de démarches à faire. » Clarence Loustric, du CLIC, a aussi raconté qu’en tant qu’assistante à domicile, elle devait se rendre chez ses bénéficiaires « avec un ordinateur portable pour les aider dans leurs démarches, comme pour les impôts par exemple. »